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L'habitat du slasheur : comment notre rapport au travail peut transformer nos modes d’habiter ?

Photo du rédacteur: Kelly TINCHONKelly TINCHON

Dernière mise à jour : 8 oct. 2024


Nous passons 80 000 heures dans notre vie à travailler*. Cela représente une bonne partie de nos journées éveillées et c’est une thématique indispensable à aborder lorsque l’on parle d’aménagement de nos territoires et de nos lieux de vie !


Aujourd’hui, je vous propose de nous pencher sur l’avenir de nos manières d’habiter si ... nos manières de travailler évoluaient ! Parce que je crois profondément en la vertu épanouissante de ce mode de travail, j’ai choisi de me plonger dans le scénario suivant : Et si, une bonne partie de la population devenait des slasheurs ? Quels seraient les impacts sur nos manières d’habiter ? Mais avant d’aller plus loin, rappelons la définition du métier de slasheur : c’est une personne, généralement issue de la génération Y, qui exerce plusieurs emplois et/ou activités à la fois.


Fiction l L’ère du slashing : les mille et une activités, entre création et production*

*J’ai fait le choix de ne pas utiliser les termes : cols blancs / cols bleus ou métiers intellectuels / manuels car ils me semblaient trop stéréotypés pour retranscrire la transformation proposée dans cette fiction.

Nous sommes en 2035, et les Français ont vécu une dizaine d’années rythmées par des turbulences entre désastres climatiques, politiques et économiques. Il y a eu, en 2025, une volonté féroce de la part de la population qui a souhaité changer profondément les manières de vivre, de coopérer et de faire fonctionner le pays.


Et qui de mieux que les Français pour révolutionner ce qui ne fonctionne plus dans le monde ?!

Dans une période de grand chamboulement, comme nous avions pu le vivre durant la pandémie mondiale du Covid-19, les citoyens ont décidé de se recentrer sur l’essentiel et de modifier leurs manières de travailler.


Ils souhaitaient avoir plus de temps pour vivre en conscience avec leurs proches, leurs voisins et leurs territoires. D’ailleurs, en 2024, nous entendions de plus en plus parler du terme “territoire” pour parler d’intelligence économique, d’aménagement responsable, d’engagement citoyen, ... cela a été l’un des signaux faible de cette transformation. En 2035, nous “faisons territoire” collectivement, avec la conscience que chacun.e participe au bon fonctionnement de nos écosystèmes !


Beaucoup se sont rendu compte de leur besoin de “mettre les mains dans la terre”, de faire quelque chose de manuel en plus de leurs activités. Alors le slashing engagé a explosé :

  • Des travailleur.se.s de conception se sont tournés vers des activités de production en dédiant une partie de leur temps de travail à des activités de maraîchages, d’art ou bien de guérison ;

  • Des travailleur.se.s de production ont décidé de dédier du temps à des métiers de conception pour partager leur capacité à “faire”, à se lancer dans de la production. Les artistes-céramistes sont devenus des designer très prisés pour prototyper des solutions pragmatiques !

Les citoyens ont favorisé le développement de nouvelles façons de télétravailler, se détachant de leur lieu de travail sans nuire à la performance ni au lien social. En effet, les inquiétudes d'il y a dix ans étaient en grande partie infondées, car ces individus ont choisi de se reconnecter profondément à leur territoire et à leur lieu de vie, redevenant ainsi acteurs de leur quotidien.


Lorsqu'ils s'engagent dans des tâches de conception ou de production, ils le font de manière consciente, visant un objectif commun avec leurs équipes. La coresponsabilité des organisations et des membres les composent s’est développée. Les citoyens se sentent mieux dans leurs baskets, car les slasheurs ont flexibilisé (un terme intégré au dictionnaire il y a trois ans 😉) leur emploi du temps pour mieux profiter de leur vie personnelle. Ils font moins mais mieux ! Ce ralentissement a permis aussi de prendre conscience de soi : nos émotions, nos besoins profonds sont devenus des termes abordés sans tabou, évitant ainsi de nombreuses crises tant individuelles que collectives.


Quels ont été les transformations pour les acteurs de la ville ?

  • Captant les signaux faibles, les territoires ont anticipé ces changements de modes de vie pour rendre plus attractifs leurs territoires (ex : esprit Creuse) en proposant de nouvelles façons d’habiter aux citoyens actuels et futurs ;

  • Les acteurs de conception (architectes, constructeurs, bailleurs) ont participé aux changements d’usages de nos logements et espaces tertiaires. Tout d’abord par des expérimentations afin de coconstruire de nouveaux usages, puis dans le déploiement de nouveaux concepts. Par exemple : la flexibilisation des usages dans les bâtiments tertiaires pour favoriser le coworking, l'optimisation de la surface des logements et la création de nouveaux lieux de vie partagés, ...

  • Les acteurs économiques (investisseurs, promoteurs, ...) ont fait changer en profondeur leur modèle économique. Le logement n’a plus totalement la même fonctionnalité dans le foyer, les lieux multiplient les activités ce qui pérennise leurs modèles.


Envie d'approfondir cette thématique ? Labita a développé des ateliers d'intelligence collective et une méthode inspirée de La Fabrique Spinoza pour travailler la trajectoire d'un territoire : l'ikigaï territorial. Parlons-en !

 

Sources et inspirations :

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