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Photo du rédacteurKelly TINCHON

Faire le pari de la densification vivante 🌳🦋👱🏽‍♀️

Pour tout citoyen ou acteur de la ville sensible aux enjeux de biodiversité et d’environnement, l’importance de renaturer la ville semble couler de source. Demandez à une habitante si elle attend de leurs élus qu’ils s’engagent pour la révégétalisation de la ville : la réponse sera systématiquement oui. Demandez à une habitante quels sont ces critères de sélection de son logement et la nature ne figurera probablement pas dans les critères principaux.


On se retrouve alors face à un paradoxe : l’habitante souhaite une ville nature, mais celle-ci ne figure pas dans ses critères principaux. J’observe deux caractéristiques intéressantes et non-exhaustives pour expliquer cela :

  • Les citoyens se positionnent en observateurs voire même de consommateurs : ils souhaitent un changement de société, tout en n’ayant pas le souhait et/ou le sentiment de pouvoir agir dans sa vie quotidienne : “Cela doit venir de l’extérieur : des élus, des entreprises, des associations, du gouvernement, ...” (J’en parlerais dans un article à venir.)

  • Il y a une différence entre les critères d’usage* et les aspirations profondes des citoyens : j’ai observé en animant des ateliers 2030 Glorieuses qu’en réveillant les imaginaires des participants, les attentes évoluaient profondément pour plus de partage, de temps, de nature dans leur vie quotidienne.

*Ce que j’appelle les critères d’usage, ce sont les critères sur lesquels se base notre société pour établir si un logement est un bon investissement et/ou un bon logement : le prix, la superficie, l’orientation, le vis-à-vis, ... Même s’ils représentent des critères indispensables, le prix de son logement ne rendra pas plus heureux ses occupants, ce sont les usages, la manière dont on vit dans son lieu de vie (son logement, son quartier, ...)

Passé cette mise en contexte, je vous propose aujourd’hui un article sur l’importance de travailler la densification de nos territoires en prenant en compte le vivant.


Dans cet article, j’utiliserais le terme de “densification vivante”. Il implique de prendre en compte les techniques de densification déjà existantes en y intégrant le végétal ET la faune locale. Vous pensez que c’est déjà chose faite ? C’est peut-être le cas sur certains territoires, mais j’ai rarement admiré la remise en place d’un écosystème naturel riche dans des quartiers voire même des villes. Prendre en compte le vivant, c’est s’inscrire dans une démarche de temps long et à l'échelle territoriale afin d’assurer la libre circulation des espèces, une accession à l’eau et la nourriture toute l’année et de quoi se mettre en sécurité.


Dès lors, comment transformer la manière dont les territoires et ses citoyens interagissent avec le vivant ? Comment activer, faire et gouverner avec le vivant pour forger les villes de demain ? Le principal irritant est bien sûr : le financement ! “Oui, mais comment financer ce type d’investissement puisque ça n’a aucune répercussion sur la valeur du foncier - pour l’investisseur et l’habitant - ou bien sur les retombées économiques du territoire - pour l’élu”.


Et si, nous arrivions à prouver que la densification vivante peut générer au moins 3 effets de levier non négligeables ? Selon Labita, la densification vivante des villes pourrait permettre :

  • Le développement de l’attractivité des territoires

  • La hausse du bien-être de ses habitants

  • La stabilisation de la valeur du foncier (voir même l’évolution de la valeur du foncier dans des zones très urbanisées. Attention cependant à la gentrification)


La densification vivante au service de ... l’attractivité des territoires

Rappelons-nous l’exode des citoyens vers la campagne lors de la pandémie de Covid en 2020. “Être enfermé en ville ?! Pas question !” Alors les citadins ont d’abord fait le choix d’y aller le temps du confinement, puis ça a été l’explosion de l’exode avec un déménagement définitif dans les villes des régions alentours.

Le mouvement s’est un peu tassé, mais je me demande toujours : pourquoi nous autorisons-nous uniquement quelques semaines par an à nous reconnecter avec la nature ? Le slow tourisme et les vacances en pleine nature explosent en France et des acteurs comme Parenthèse émergent. Cela représente, selon moi, un signal faible d’une volonté d’habiter différemment.

La ville se pense sur le temps long. Il est donc important d’être attentif à ce type de signal ainsi qu’aux nouveaux récits. Si demain, les habitants attendent plus de nature en ville, ce seront des forces différenciantes pour les territoires ayant fait le pari de la nature des années plus tôt.

En s'appuyant sur ce scénario, voici une matrice élaborée prenant en compte les choix d'évolution des territoires en termes d'intégration du vivant en milieu urbain :



Quelques exemples de territoires bénéficiant d’attractivité pour leur cadre de vie :

Zones urbaines

Zones rurales

Bien que très peu de contenu est généré sur les villages et villes rurales de France, noublions pas ces villages entourant les villes attractives pour leur politique biodiversité et de végétalisation : Annecy, Angers, Niort, ....


La densification vivante au service du ... bien-être des habitants du territoire

Aménager des territoires vivants diminue les risques de pathologies, et c’est prouvé !

Une étude publiée par le cabinet Asterès démontre que 275 000 pathologies ont été évitées en 2023 et que 22 000 vies ont été sauvées grâce aux zones urbaines bénéficiant d’espaces verts riches. Cela a permis aux collectivités d’économiser près de 2,3 milliards d’euros grâce aux bienfaits environnementaux et sanitaires.**

Mais en plus de ces bienfaits pour la santé (réduction de la pollution, amélioration de la santé mentale, création d’îlots de fraîcheur, etc.), de plus en plus de voix s’élèvent afin de mettre en avant la qualité de vie et le bien-être généré par la reconnexion de son lieu de vie avec la nature.

Accorder de l'espace aux modes de mobilité douce et aux zones naturelles pour permettre les promenades, le sport, et les jeux avec les enfants ; c’est redonner à la vie sa douceur pour les générations actuelles et futures !

J’aime prendre l’exemple de l’île de Ré ou de l’île d’Oléron où les touristes jouent le jeu de la douceur de vivre en se déplaçant à vélo en pleine nature pour leurs trajets journaliers. Ces îles illustrent parfaitement comment la renaturation des territoires peut transformer un espace en un havre de paix et de bien-être, où l’on peut se reconnecter avec la nature, loin du stress et de la pollution de la vie urbaine. Cela mérite d’être encouragé et développé dans nos villes et dans nos villages pour attirer habitants et investisseurs !


La densification vivante au service du ... maintien / développement de la valeur du foncier

L’environnement d’un quartier et d’une ville a un rôle à jouer dans la valeur d’un bâtiment et du foncier associé. Cela coule donc de source qu’une ville nature permettrait de sécuriser la valeur du foncier voire même de le développer (en étant vigilant à la gentrification).

Fortement en lien avec le premier levier, celui-ci me semble intéressant à aborder. Alors que le premier peut intéresser directement les collectivités et communes, celui-ci, est générateur d’intérêt pour les investisseurs. Ces investisseurs sont les promoteurs, les bailleurs, mais aussi les futurs habitants des logements !

Il est aussi étroitement lié au deuxième levier concernant le bien-être de ses habitants puisque cela peut sécuriser l’investissement et assurer une bonne rétention des habitants actuels et à venir. En effet, celui qui cherche à investir de manière sécurisée sera plus rassuré si le foncier est préservé.

Parlons bien, parlons chiffres : l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) annonce via une étude qu’un appartement avec vue sur un espace vert se vend en moyenne 7% plus cher qu’un bien similaire sans verdure. Pour les maisons, cette plus-value peut atteindre 15%. Les agences immobilières observent une évolution des tendances avec une évolution des critères : la proximité d’espaces verts figure désormais parmi les top 5 des critères les plus demandés, aux côtés de la localisation et de la surface habitable.**

 

Pour conclure, la renaturation de nos territoires repose, pour beaucoup, sur les collectivités et communes afin qu’elles définissent une trajectoire harmonieuse. Mais le foncier privé doit aussi s’imbriquer dans cette démarche collective. 


💡J’imagine par exemple la dissociation du foncier du bâti, inspirée du BRS, qui permettrait aux territoires - ou une fondation - de rester propriétaire et gardien de ce qui est réalisé.


✨Les politiques de planification urbaines pourraient intégrer un volet mentionnant le vivant et non uniquement la végétalisation avec des documents lisibles et compréhensifs du plus grand nombre. Bien sûr, une démarche de contrôle et de suivi des territoires permettrait d’assurer la transition homogène de celui-ci. Concrètement, cela pourrait représenter des critères et quota avec des % obligatoires de vivant sur les parcelles.


🔮Ou plus utopique encore : définir progressivement nos territoires comme des biens communs appartenant au Vivant : les humains, la faune, la flore.

 

Labita vous accompagne

Densifier la ville, mais pas au détriment de la qualité de vie de sont territoire, fait certainement partie de vos enjeux actuels que vous soyez un élu, un promoteur, un bailleur social ou un expert métier.

Labita propose de vous accompagner avec une posture de facilitation et de design sur mesure qui mobilise des experts métiers en fonction de vos enjeux pour une agilité qui facilite le lancement de projets. Des offres pré-construites sont déjà à votre disposition :


🧭L’ikigaï territorial pour définir une trajectoire de territoire harmonieuse et faire ressortir une raison d’être collective. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cet article.


💡Le parcours de résidences Habiter Demain pour mobiliser l’intelligence collective des acteurs de la ville et proposer des projets de lieux de vie ambitieux sur la base de problématiques de territoire en allant jusqu’au montage juridique - financier. Flash info : le prochain parcours se déroulera au mois de février 2025, réservez votre place !


📝Les ateliers et concertations sur mesure pour mobiliser des collectifs afin de définir des trajectoires. Une thématique possible : accueillir la nécessaire densification dans ma ville et la rendre désirable. Public : atelier 1 avec les citoyens, atelier 2 avec les élus, restitution collective avec les acteurs de la ville du territoire (promoteurs, bailleurs, architectes, ...).


🫱🏼‍🫲🏾L’accompagnement au déploiement de la vision en collaboration avec des compétences d’ingénierie pour vous accompagner dans la mise en place de projets opérationnels répondants à vos enjeux.


Prenons rendez-vous pour discuter de vos enjeux clé et définir quels accompagnements pourraient vous correspondre ! 📩

 

Sources :

La Richesse cachée des villes (The Hidden Wealth of Cities: Creating, Financing, and Managing Public Spaces)

**Nature en ville : 22.000 vies sauvées en 2023 grâce aux espaces verts (Banque des territoires)

***La Nature Paie : Comment les Espaces Verts Boostent la Valeur de Votre Bien (Revue Foncière)

Manifeste Labita et banque de veille interne

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